L’impact environnemental du numérique est un sujet qui prend de plus en plus d’ampleur dans nos discussions quotidiennes. Entre nos smartphones, ordinateurs et objets connectés, nos usages digitaux ont un coût pour la planète que l’on ne soupçonne pas toujours. Mais concrètement, que sait-on des émissions de gaz à effet de serre générées par nos pratiques numériques ? 🤔
Si les experts ont identifié plusieurs sources d’émissions carbones liées au numérique, la réalité est plus complexe qu’il n’y paraît. Selon différents critères et notamment les équipements utilisés, l’empreinte carbone ne sera pas la même pour tous les usages.
Découvre dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur l’empreinte carbone du numérique et comment mieux comprendre l’impact de nos habitudes digitales sur l’environnement !
Pas le temps de tout lire ?
- Proportion : Le numérique représente 3 à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre
- France : L’empreinte carbone du numérique atteint environ 4% de l’empreinte nationale en 2022
- Croissance : Sans action, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler d’ici 2050
- Origine : La fabrication des équipements constitue la principale source d’émissions
- Solutions : Prolonger la vie de nos appareils est le geste le plus efficace pour réduire notre empreinte numérique
🌍 L’empreinte carbone du numérique : un enjeu mondial croissant
Quand on pense pollution, on imagine souvent les cheminées d’usines ou les pots d’échappement des voitures. Pourtant, le numérique a lui aussi son lot d’émissions de gaz à effet de serre ! Selon les dernières études, le numérique représente aujourd’hui entre 3 et 4% des émissions mondiales de GES. En France, ce chiffre atteint environ 4% de l’empreinte carbone nationale en 2022.
Cette proportion peut sembler modeste comparée à d’autres secteurs comme les transports ou l’industrie lourde. Mais ce qui préoccupe les experts, c’est la croissance exponentielle de la consommation numérique. Les volumes de données échangées, le nombre d’appareils produits et leur renouvellement de plus en plus fréquent font grimper cette empreinte année après année.
À ce rythme et sans changement dans nos pratiques, l’ADEME et l’Arcep estiment que l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler entre 2020 et 2050. Sa consommation d’énergie pourrait quant à elle doubler sur la même période. Des chiffres qui font réfléchir, non ? 🤯
Pour mieux comprendre la situation, l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) a lancé fin 2020 une démarche appelée ‘Pour un numérique soutenable’. L’objectif ? Faire de l’enjeu environnemental un véritable pilier de la régulation du secteur.
🔍 D’où viennent les émissions de gaz à effet de serre du numérique ?
Pour comprendre comment réduire notre empreinte numérique, il faut d’abord identifier les principales sources d’émissions. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas forcément nos usages quotidiens qui pèsent le plus lourd dans la balance !
L’empreinte carbone du numérique se décompose en trois grands postes :
- La fabrication des terminaux (smartphones, ordinateurs, objets connectés, etc.)
- Les réseaux (antennes, câbles, équipements de routage, etc.)
- Les centres de données (datacenters qui hébergent nos applications et contenus)
Et surprise : c’est bien la phase de fabrication qui génère l’impact environnemental le plus important ! Pour un smartphone par exemple, près de 80% des émissions de gaz à effet de serre sont produites avant même que l’appareil n’arrive dans ta poche. L’extraction des matières premières (métaux rares notamment) et les processus industriels complexes nécessaires à la fabrication des composants électroniques sont particulièrement énergivores.
Viennent ensuite les émissions liées à l’utilisation des réseaux et des datacenters pour faire fonctionner nos services. L’hébergement et le traitement des données consomment une quantité considérable d’électricité. À titre d’exemple, regarder une heure de vidéo en streaming haute définition consomme autant d’énergie qu’un réfrigérateur fonctionnant pendant une journée entière !
📱 L’impact de nos pratiques numériques quotidiennes
Au quotidien, chacune de nos actions numériques a un impact sur l’environnement. Mais toutes ne se valent pas ! Certaines pratiques sont nettement plus gourmandes en énergie que d’autres.
Activité numérique | Impact relatif |
---|---|
Vidéo en streaming HD/4K | Très élevé |
Jeux vidéo en ligne | Élevé |
Visioconférence | Moyen à élevé |
Navigation web | Modéré |
Messagerie (sans pièces jointes) | Faible |
Le streaming vidéo est de loin l’usage le plus énergivore du numérique, représentant à lui seul plus de 60% du trafic internet mondial. La qualité de l’image joue un rôle crucial : passer de la 4K à la HD permet de réduire considérablement l’empreinte carbone d’une session Netflix ou YouTube.
L’Arcom et l’Arcep ont d’ailleurs publié en 2024 une étude spécifique sur l’impact environnemental des usages audiovisuels en France. Les conclusions sont sans appel : sans changement dans nos habitudes de consommation, l’empreinte carbone de l’audiovisuel numérique pourrait augmenter de façon significative d’ici 2030.
Nos smartphones sont également au cœur des préoccupations. La durée moyenne d’utilisation d’un téléphone en France est d’environ 2 ans, alors que sa durée de vie technique pourrait facilement atteindre 5 ans ou plus. Ce renouvellement rapide des appareils contribue largement à l’empreinte carbone du secteur.
Comme l’a montré une étude de l’ADEME en partenariat avec l’Arcep, prolonger la durée de vie de nos équipements numériques est le geste le plus efficace pour réduire notre impact. Un smartphone gardé 3 ans au lieu de 2 permet de réduire son empreinte carbone de près d’un tiers ! 🌱
📊 Des chiffres qui interpellent
Pour mieux comprendre l’ampleur du défi, voici quelques chiffres marquants sur l’empreinte carbone du numérique :
- Si le numérique était un pays, il serait le 3ème consommateur mondial d’électricité, derrière la Chine et les États-Unis
- La fabrication d’un smartphone génère en moyenne 80 kg de CO2, soit l’équivalent de 400 km parcourus en voiture
- Un email avec une pièce jointe de 1 Mo émet environ 19 g de CO2, l’équivalent d’une ampoule basse consommation allumée pendant une heure
- Les datacenters consomment à eux seuls 1% de l’électricité mondiale
- En France, le numérique consomme environ 10% de l’électricité du pays
Ces chiffres sont d’autant plus préoccupants que la croissance du numérique s’accélère, portée par de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, la 5G, ou encore le cloud gaming. Sans action pour limiter cette expansion, l’empreinte carbone du secteur pourrait devenir insoutenable à long terme.
Un rapport conjoint de l’ADEME et de l’Arcep publié en 2023 prévoit que sans mesures correctives, la consommation énergétique du numérique en France pourrait augmenter de 60% d’ici 2040, pour atteindre 6,7% de l’empreinte carbone nationale. Une projection qui souligne l’urgence d’agir ! ⏰
🌿 Comment réduire son empreinte numérique ?
Face à ce constat, tu te demandes sûrement comment agir à ton niveau ? Bonne nouvelle : des gestes simples permettent de réduire significativement ton empreinte numérique !
Voici quelques actions concrètes recommandées par l’Arcep :
1. Prolonger la durée de vie de tes équipements
- Ne change de smartphone que lorsqu’il n’est plus fonctionnel (et non pour suivre les dernières tendances)
- Privilégie les appareils reconditionnés lors de tes achats
- Pense à recycler correctement tes équipements en fin de vie
Cette première catégorie d’actions est la plus impactante, puisqu’elle cible directement la phase de fabrication, responsable de la majorité des émissions de GES du secteur numérique.
2. Optimise tes choix de réseaux
- Opte pour la fibre plutôt que le cuivre quand c’est possible (la fibre est moins énergivore)
- Bascule ton téléphone en Wi-Fi lorsque tu es chez toi plutôt que d’utiliser la 4G/5G
- Télécharge à l’avance les contenus que tu prévois de consulter en mobilité
Ces petites habitudes permettent de réduire considérablement la consommation d’énergie liée à la transmission des données. Par exemple, le Wi-Fi consomme jusqu’à 5 fois moins d’énergie que la 4G pour transmettre le même volume de données.
3. Adopte une sobriété dans tes usages
- Éteins ta box internet lorsque tu es absent ou pendant la nuit
- Réduis la qualité des vidéos en streaming (le HD plutôt que le 4K, par exemple)
- Limite la taille des pièces jointes dans tes emails
- Nettoie régulièrement ta boîte mail et désabonne-toi des newsletters que tu ne lis pas
Ces actions de sobriété numérique peuvent sembler anodines, mais elles font une réelle différence à grande échelle. En cumulant toutes ces bonnes pratiques, tu peux réduire significativement ta consommation d’électricité liée au numérique.
Et n’oublie pas : la prise de conscience collective est essentielle ! Parler de ces enjeux autour de toi contribue aussi à faire avancer les choses. Plus les consommateurs seront informés et exigeants, plus les entreprises du secteur seront incitées à développer des solutions plus durables. 💪
Enfin, n’hésite pas à t’informer sur les transitions énergétiques en cours pour comprendre comment le secteur numérique évolue vers plus de durabilité.
❓ Questions fréquentes sur les émissions de gaz à effet de serre du numérique
Quelle est la part du numérique dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre ?
Selon les sources les plus récentes, le numérique représente entre 3 et 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En France, ce chiffre atteint environ 4% de l’empreinte carbone nationale en 2022. Cette proportion peut sembler modeste, mais elle augmente rapidement avec la croissance des usages numériques.
Qu’est-ce qui pollue le plus dans le numérique ?
Contrairement aux idées reçues, c’est la fabrication des équipements (smartphones, ordinateurs, écrans, etc.) qui génère la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre du secteur numérique. L’extraction des matières premières et les processus industriels complexes nécessaires à la production des composants électroniques sont particulièrement énergivores. Viennent ensuite les émissions liées à l’utilisation des réseaux et des centres de données.
Comment l’Arcep agit-elle pour un numérique plus soutenable ?
Fin 2020, l’Arcep a lancé la démarche ‘Pour un numérique soutenable’, visant à faire de l’enjeu environnemental un pilier de la régulation du secteur. L’Autorité collecte des données environnementales auprès des opérateurs, publie une enquête annuelle sur le sujet, et collabore avec l’ADEME pour mesurer et réduire l’impact du numérique. Cette démarche pionnière a d’ailleurs été saluée par un rapport de la Banque mondiale et de l’UIT en mars 2025.
La 5G est-elle plus polluante que la 4G ?
La question est complexe ! Par unité de donnée transmise, la 5G est plus efficiente énergétiquement que la 4G (elle consomme moins d’énergie pour transmettre 1 Go). Cependant, cette efficacité pourrait être contrebalancée par l’augmentation des usages qu’elle permet (plus de streaming haute définition, plus d’objets connectés, etc.). C’est ce qu’on appelle ‘l’effet rebond’. Le Comité d’experts technique sur les réseaux mobiles a d’ailleurs publié en 2023 un rapport sur l’impact carbone de l’évolution des réseaux mobiles.
Le streaming vidéo est-il vraiment si polluant ?
Oui, le streaming vidéo représente plus de 60% du trafic internet mondial et constitue l’usage le plus énergivore du numérique. Une heure de vidéo en 4K peut générer jusqu’à 7 fois plus d’émissions de CO2 que la même vidéo en définition standard. Réduire la qualité des vidéos lorsque ce n’est pas nécessaire est donc un geste simple et efficace pour diminuer ton empreinte carbone numérique.